souvent je me demande ce qu'il reste d'un amour, d'une amitié...de tous ces gens qui traversent ma vie, qu'en gardons-nous?
La vie nous file entre les doigts, certains liens tissés se distendent. Que reste-t-il alors de ce que nous avons vécu ensemble, de ces instants de vie entre-mêlés?
Parfois, on dit aurevoir à des personnes.
Parfois sans s'en apervoir, le temps, la distance dissoudent ces parenthèses où nous étions plus que de simples inconnus.
Parfois, nous n'avons pas le choix..
Parfois, nous provoquons nous même cette rupture pour des raisons plus ou moins avouables, plus ou bien bonnes mais qui sur l'instant nous semblent évidentes voir vitales.
Je déteste les départs, les aurevoirs, tout ce qui engendre un avenir flou. On se promet toujours de se revoir et si ce n'était pas le cas, si c'était la dernière fois que nous nous disions aurevoir et si je n'avais pas eu le temps de dire aurevoir comme je le souhaiterais, tous ces regrets de ne pas avoir tout dit à la personne qu'on aime...
Le temps parfois nous éloigne. Maintenant, avec tous les réseaux sociaux, on retrouve des pans entiers de notre passé mais qu'en faire? Est-ce que j'ai encore quelquechose à partager avec cette petite fille qui dansait avec moi dans la cour? avec cet adolescent qui était dans ma classe? avec cet homme que j'aurais aimé connaître plus?
J'ai retrouvé des copines d'enfance, nous n'avons plus 7 ans, nous ne partageons plus les mêmes choses mais nous avons recréer autre chose. C'est douillet comme un cocon dans lequel on se glisse.
J'ai retrouvé d'autres personnes à qui au final je n'avais pas grand chose à dire, je suis contente de savoir ce qu'elles sont devenues mais je suis consciente que c'est là le seul échange que nous aurons.
Et puis, il y a ces gens avec qui les liens jouent au yoyo, un jour tout près, un autre moins mais toujours nous revenons à l'autre. Ces gens là je ne veux pas les perdre, je ne le peux pas, ils sont une partie de ma vie, de moi.
Certains sont partis très loin mais je pense souvent à eux. J'ai tort de le taire. Je le fais par facilité, pour un tas de mauvaises raisons.
Certains ne sont pas loin mais je les tiens parfois à distance parce que ça fait encore un peu mal de les avoir là au creux de soi, parce que même si ils feront à jamais partie de ma vie, ils sont la représentation d'un passé qui ne me laisse pas toujours en paix. C'est avec eux que je me retrouve face à mes contradictions, je ne veux pas les voir s'éloigner et pourtant c'est moi qui m'oblige à garder cette distance mais quand ils s'éloignent trop, je cours pour les rattraper... Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne chose, je devrais certainement les laisser s'évaporer peu à peu, c'est sûrement que je ne suis pas encore prête à aller vers autre chose.
Et il y a ceux qui ne feront plus jamais partie de notre vie, parce qu'ils ne sont plus là ou parce qu'on les a rayés de notre existence. Ceux à qui on a dit adieu...
J'ai fait des choix dans ma vie, je n'ai pas de regret, j'ai fait ces choix pour me protéger parce que, certaines personnes, même si elles vous disent qu'elles vous aiment, vous intoxiquent, vous culpabilisent, vous donnent l'impression que vous ne méritez pas mieux. Pas mieux qu'eux, leur violence et leur rancoeur. Pas mieux que leur laideur. Alors on coupe les filets espérant regagner l'océan sans pour autant être sûr d'y arriver. C'est pour cela que c'est dur cette rupture, cette incertitude, ce mal de quitter ce qui nous a habité des mois, des années... Mais on choisit la vie, la survie alors on le fait...
Et il y a ceux qui ne sont jamais partis, qui ont grandit avec nous, ceux là se comptent sur les doigts d'une main, une main qui se tend pour nous aider, une main qui serre pour nous aimer. Ceux là sont comme ma famille, une famille que j'ai choisi, une famille que je me suis construite.